Vous avez probablement déjà entendu que la collaboration fait partie de ce qu’on désigne comme le « savoir-être professionnel ». Pour Heidi Gardner, fellow de l’Université Harvard et autrice primée, ce n’est pas tout à fait vrai.
Mme Gardner était à Toronto à l’occasion de la séance de BLG sur la collaboration intelligente, lors de laquelle elle s’est entretenue avec Patrice Walch-Watson, directrice générale principale et avocate-conseil et secrétaire générale, Investissements Régime de pensions du Canada, Sandra Perri, vice-présidente principale et avocate générale, Sun Life, ainsi que Graham Ross, chef des relations clients de BLG. Ces panélistes, renommés pour leur approche de la collaboration, ont été sélectionnés pour raconter leur expérience en tant que défenseurs de la collaboration intelligente au sein de leur organisation.
Voici donc quelques conseils inspirés du plus récent ouvrage de Mme Gardner, Smarter Collaboration: A New Approach to Breaking Down Barriers and Transforming Work, et des points à retenir de la discussion de panélistes, qui vous aideront à collaborer plus intelligemment afin de recentrer votre milieu de travail et d’y favoriser l’inclusion.
Qu’est-ce que la collaboration intelligente?
Mme Gardner rejette l’idée que la collaboration relève du savoir-être professionnel, expliquant que la collaboration intelligente est le seul moyen d’accomplir ce qu’il y a de plus important.
Pour collaborer intelligemment, il faut avoir un objectif ultime en tête, et s’entourer des bonnes personnes pour favoriser la rentabilité, l’innovation et la résolution de problèmes complexes. Posez-vous les questions suivantes : quel genre de spécialiste conviendrait le mieux dans cette situation? À quel moment serait-il judicieux de demander l’aide d’autres personnes pour obtenir de nouvelles perspectives? Qui pourrait nous faire profiter de son expérience de vie et nous aider à obtenir les meilleurs résultats possibles?
Mme Gardner souligne l’importance de l’expérience de vie; il ne suffit pas de se tourner vers des gens que l’on connaît, qui sont les plus visibles ou avec qui nous avons travaillé récemment. Une fois que les intervenants appropriés sont réunis, il est important que ces personnes se sentent à l’aise de s’exprimer et de faire part de leurs idées.
Pièges de la collaboration
Les panélistes ont soulevé dans leur discussion deux pièges dans lesquels les organisations tombent souvent.
Premier piège : collaboration abusive
On pourrait pense à tort que la collaboration est toujours appropriée. Ce que l’on appelle la « collaboration abusive » est la notion que chaque initiative requiert l’aide d’une équipe complète. C’est à ce moment qu’il convient d’exercer son jugement. Prenez le temps de déterminer s’il est nécessaire de travailler en équipe, et d’évaluer quelles personnes ont besoin d’être présentes pour contribuer de manière significative.
Deuxième piège : l’illusion d’inclusion
Les entreprises, désireuses de faire la bonne chose, prônent la diversité et l’inclusion au sein de leurs équipes. Cela est louable, mais Mme Gardner remet en question certaines pratiques, indiquant notamment que les environnements de travail sont trop souvent diversifiés sans être véritablement inclusifs.
L’inclusion au travail correspond aux processus et aux mesures que les organisations mettent en place pour veiller à l’intégration de tous et de toutes et à les encourager à participer en tout temps. Bien que les organisations aient de bonnes intentions, un désir d’inclusion à tout prix peut parfois mener à la mise en place de politiques de pure forme, où certaines personnes sont mises de l’avant pour les mauvaises raisons. Les personnes victimes de ce genre de situations peuvent en venir à être complètement épuisées. Elles sont généralement incapables de contribuer de la manière qu’elles voudraient, ou encore de perfectionner leurs compétences adéquatement ou de prendre le temps de réfléchir à leurs réussites et à leurs échecs pour chaque projet.
Pour éviter que votre organisation tombe dans ce piège, vous devez avoir un effectif diversifié et vous assurer de vous concentrer sur le « comment » plutôt que sur le « qui » lorsque vous formez des équipes. Les gens doivent savoir d’entrée de jeu comment vous solliciterez leur temps et leur participation à un projet.
6 conseils pour une meilleure collaboration au sein de votre organisation
La collaboration intelligente est un marathon, pas un sprint. Si vous êtes gestionnaire et souhaitez obtenir des résultats avantageux, suivez ces 6 conseils :
1. Décloisonnez vos équipes. Les différentes fonctions d’une organisation travaillent parfois sans interagir les unes avec les autres parce qu’elles ne voient pas l’utilité de s’entraider. Toutefois, travailler stratégiquement à l’échelle de plusieurs fonctions et se laisser le temps de bien faire les choses peut s’avérer particulièrement bénéfique. En tant que gestionnaires, recherchez les occasions de le faire et mettez en lumière les avantages qui en découleront autant que vous le pouvez.
2. Faites connaître les réussites. Maintenez le moral des troupes en leur montrant clairement que leurs efforts donnent des résultats et que la direction leur est reconnaissante. Patrice Walch-Watson a toujours trouvé qu’il était particulièrement efficace pour les équipes de direction de récompenser le succès de diverses manières. Lorsque vous accomplissez quelque chose, continuez à vous en inspirer pour aller encore plus loin; célébrez vos bons coups et parlez-en souvent.
3. Faites des liens. Il est crucial de savoir quels comportements aident à propulser vers l’avant les efforts de votre équipe. Sandra Perri estime qu’il faut délibérément amener les gens à faire des liens en misant sur les comportements qui sont associés à la création de valeur. La capacité à influer sur les résultats d’un projet sans que ce soit officiellement notre rôle, par exemple, est un comportement à renforcer et à encourager parce qu’il favorise une collaboration efficace.
4. Voyez à l’intégration sans heurt des nouvelles recrues. Aucune organisation ne peut prospérer si elle n’arrive pas à fidéliser son personnel. Cependant, l’embauche de nouvelles recrues, si elles sont intégrées correctement, peut s’avérer un avantage considérable. Mme Gardner soulève deux questions à considérer : à partir de quel moment les nouvelles recrues participeront-elles à des projets d’envergure? Les présente-t-on à des clients importants? Selon Graham Ross, il ne faut pas attendre des années avant de faire sentir aux nouvelles recrues qu’elles font partie de l’équipe. Il relève de l’intérêt commun d’assurer qu’elles commencent leur carrière dans votre organisation du bon pied.
5. Créez un environnement où vos gens se sentent valorisés Mme Gardner avance que la collaboration est souvent vue comme quelque chose de réconfortant, mais que la collaboration intelligente, elle, consiste à plonger dans des conversations difficiles et à mettre à l’essai les idées qui en ressortent afin de dénicher les trésors. On peut y arriver notamment en créant un environnement où tous et toutes se sentent en sécurité et à l’aise de s’exprimer. Les gens qui sentent que leur opinion est la bienvenue et qui comprennent ce que signifie sortir de leur zone de confort sont plus à même d’obtenir des résultats gagnants.
6.Profitez pleinement de votre temps ensemble Alors que de nombreuses organisations adoptent un modèle de travail hybride, de plus en plus de questions sur la collaboration efficace se posent. Quel que soit le modèle de votre organisation, la patience, l’écoute et l’examen des bons et des moins bons coups dans un contexte hybride devront compter parmi vos priorités. Il est important d’énoncer clairement vos attentes. Lorsque vous travaillez en présentiel avec vos collègues, assurez-vous d’en tirer le meilleur parti.
Commencez dès maintenant
Vous pouvez tout de suite appliquer ces conseils en tant que gestionnaires. Prenez le temps de définir votre objectif ultime, de vous pencher sur les talents et les compétences uniques de votre équipe et de penser à des moyens toujours plus intelligents de travailler ensemble.
Pour en savoir plus sur les conclusions de Mme Gardner, lisez son dernier livre. Vous pouvez aussi communiquer avec Graham Ross à l’adresse GRoss@blg.com ou avec Tamara Costa à l’adresse TCosta@blg.com pour de plus amples renseignements sur la collaboration au travail et des trucs pour poursuivre le dialogue sur le sujet.